La société Protect Hunt, fondée par quatre passionnés de chasse et de sports s’est donnée pour mission de rendre la chasse plus responsable. Pour cela, ils ont créés un boitier connecté qui permet aux chasseurs de mieux cibler leur zone de tir. Explications.
C’est dans le but de sécuriser le plus possible la pratique de la chasse que Pierre Alleysson, gérant d’une société d’ingénierie, a conçu, avec l’aide de son équipe, le Protect Hunt, un boîtier à accrocher à la crosse de votre fusil. Ce boîtier scanne électroniquement la zone de tir qui aura été prédéfinie par l’utilisateur et indique par la suite si celle-ci est autorisée ou si e n’est pas le cas. Voici ce qu’en dit le chef d’entreprise : «Le but est de responsabiliser les gens sur les risques de la chasse. Il y a deux ans, quelqu’un que je connais bien a failli me tirer dessus parce que nous étions mal placés. Lorsqu’on manque de se prendre une balle, cela vous transcende». Une expérience qui l’aura donc décidé à franchir le pas de l’équipement pour la protection des chasseurs.
Actuellement, deux types de Protect Hunt, le P10 et le C10, sont en cours de fabrication. Le premier, déjà en cours de commercialisation, s’utilise individuellement et permet à son utilisateur de délimiter un angle de tir de 30 degrés, comme prescrit par l’Office National de la chasse. Si le chasseur pointe son arme en dehors de cette zone prédéfinie, le boîtier vibre, ce qui le pousse donc à se concentrer sur cet espace particulier.
Le second boîtier est prévu pour une utilisation par tous les chasseurs participant à une battue. Si besoin, le chef de battue peut envoyer jusqu’à trois messages afin de prévenir les autres participants du début et de la fin de la chasse, ainsi que d’un éventuel incident. Ce second produit, le C10 est actuellement testé dans une dizaine de battues sur le territoire.
Pierre Alleysson a reçu de nombreux retours positifs lors du dernier Game Fair en juin dernier. Cependant, Willy Schraen, le président de la Fédération nationale des chasseurs, s’est montré plus réservé à ce sujet. Il a déclaré : «J’ai besoin de voir fonctionner le produit. Le procédé je le comprends mais la mise en application me paraît complexe. Comment réussir à équiper la totalité des chasseurs de France ?»
En attendant, Willy Schraen confirme donc pour l’instant qu’il préfère se tourner vers des moyens de sensibilisation plus conventionnels. Il concède cependant qu’il faudrait procéder à davantage de vérifications lors du renouvellement du permis de chasse : « J’aimerais que l’on mette en place des journées de séminaires tous les cinq ou dix ans par exemple et que l’on surveille les aptitudes de chacun à chasser.»
Quoiqu’il en soit, ce boîtier innovant va bien dans le sens d’une certaine digitalisation de la chasse qui, à l’instar de nombreux autres domaines, semble bien engagée.
Plus d’informations : www.protecthunt.com
Source : Le Figaro
